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Entretien avec Max DROUILHET-PEYRE l’emblématique bénévole de Mirande et du foot gersois

Quel est ton parcours dans le monde du foot ?
En qualité de joueur, mon parcours dans le monde du football est égal à zéro, excepté 2 saisons en ASSU (UNSS actuel) au lycée de Pau ! En effet, habitant un petit village de campagne dans le Béarn où il n’y avait aucune structure sportive et, de plus, étant interne pendant ma scolarité de collégien et de lycéen, il m’était très difficile, comme à beaucoup d’autres jeunes de l’époque dans la même situation, de s’adonner à un sport. J’ai en définitive découvert le football de l’intérieur en inscrivant, en 1987, mon fils de 7 ans au Football Club Mirandais.

Ta fidélité au club de Mirande est remarquable en tant que joueur, président et dirigeant  ? c ‘est bien cela ? 
Après une saison de parent accompagnant puis bénévole dans l’encadrement d’une équipe de débutants, j’ai, à la demande du Président de l’époque, M. BAYLE, pris une licence de dirigeant en 1988 et me suis investi dans l’école de foot. Au sein du club, après avoir occupé les fonctions de secrétaire adjoint, puis de vice-président, j’ai pris en même temps la responsabilité de l’École de Foot et l’entraînement et le coaching des équipes de la catégorie d’âge de mon fils.

De 1996 à 2010, j’ai occupé le poste de Président du Club tout en gardant la responsabilité de l’école de foot et en assurant l’encadrement de l’équipe séniors 2.

Depuis 2010, j’occupe le poste de secrétaire du club tout en continuant mon rôle auprès de l’école de foot et des équipes de jeunes et de dirigeant affecté à l’encadrement de l’équipe séniors 2 (assistant à la touche et coach suivant les années). Actuellement, sur le plan sportif, je m’occupe plus particulièrement de l’entraînement des U9 et U11 et je coache une équipe de U11, 1 équipe de U13 et l’équipe séniors 2 et interviens où le club a besoin.

Voilà résumé mon parcours de 37 années de dirigeant au sein du FC Mirande. C’est un parcours qui peut paraître atypique pour une personne qui n’a jamais pratiqué le football en qualité de joueur !

Avec ton expérience  reconnue et saluée peux-tu nous donner  ta vision du football aujourd’hui  et demain dans notre département ? 
En ce qui concerne mon ressenti sur l’état du football dans le département, j’ai l’impression que le niveau technique individuel et collectif, en particulier des équipes de jeunes, est en train de baisser depuis quelques années, malgré un nombre plus important d’éducateurs formés. Cela me semble dû à des effectifs trop restreints par catégorie qui amènent une concurrence moindre, associée à un manque de motivation, à un manque d’envie de travailler à l’entraînement. Chacun se prend pour une star mais ne voit pas que la star pour en arriver à ce niveau a dû fournir et continue de fournir des efforts intenses pour garder son niveau. Chez les jeunes on vient pour « jouer » et passer un bon moment mais pas pour progresser. On se contente du minimum !

Par ailleurs, le manque d’emploi ou d’évolution de carrière dans le département, ainsi que les choix d’études de plus en plus éloignés du Gers, entraînent un exode des jeunes peu propice à un retour le week-end pour pratiquer son sport. Ceci, à plus ou moins long terme, va affecter les effectifs séniors, déjà vieillissant, et l’existence même de certains clubs où il n’y aura plus assez de relève.

De plus, l’état d’esprit actuel de la société, qui devient de plus en plus individualiste, fait que de plus en plus de joueurs (ou de parents pour les jeunes) font passer leur propre plaisir (sortie, évènements familiaux…) avant l’intérêt de l’équipe, des coéquipiers et du club.

Dans les départements ruraux comme le nôtre, seuls les clubs en périphérie de grosses métropoles urbaines et qui auront les moyens de faire venir des joueurs, auront encore la possibilité, pour quelques années, de garder des effectifs compétitifs. Les ententes de jeunes qui sont de plus en plus nombreuses et la mutualisation des moyens humains ne pourront compenser ce phénomène que si les clubs qui les composent vont au bout de la logique, à savoir la fusion ! D’autant que les aides des collectivités locales, compte tenu de la situation économique, ne semblent pas aller vers une augmentation, bien au contraire.

J’ai peut-être une vision pessimiste, et j’espère me tromper, mais la situation de nombreux clubs sportifs, quel que soit le sport, qui peinent à trouver des dirigeants et des joueurs, m’inquiète.

Aurais-tu quelques mots de conclusion ? 
En conclusion, il faut être animé par beaucoup de passion, aimer les jeunes et les contacts humains pour se lancer dans un rôle de dirigeant sportif qui entraîne, il ne faut pas se le cacher, des sacrifices sur le plan familial. Je ne remercierai jamais assez mon épouse pour avoir accepté, durant 37 ans, de passer ses week-end seule et de mettre de côté ses propres aspirations.

Toutefois, j’exhorte les parents qui veulent que leurs enfants aient la possibilité de continuer à pratiquer leur sport favori à s’engager auprès de leur club. Plus on est nombreux et moins la charge est lourde !

Par Jean-Pierre BONASSIES – Pôle Communication