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Rencontre avec Grégory LOUBET, Président et Arbitre de SUD ASTARAC 2010

Pouvez-vous vous présenter et m’expliquer votre carrière d’arbitre ?
Je suis Grégory Loubet, j’ai 39 ans et ai débuté le foot à l’âge de 6 ans dans le club de Bézues Bajon dans le Gers. J’ai commencé mon aventure Séniors à Panassac puis j’ai intégré la magnifique aventure Sud Astarac 2010 (fusion entre Panassac et Bézues Bajon) lors de sa création en 2010. J’en suis co-président avec l’exceptionnel Pierrot Lafforgue depuis 2011 exceptée une année avec mes amis Fabien Capdeville et Karel Estela. Duo complété depuis juillet par mon ami et précieux Lionel Jasmin. J’ai joué jusqu’au mois d’avril 2019. L’envie de jouer étant épuisée, j’ai acheté mon 1er sifflet en décembre 2019 après une formation d’arbitre passionnante délivrée par le très regretté Eric Brocas et Sandrine Reignaud qui ont su transmettre leur « fibre ».

Comment est-ce que vous avez eu cette envie de devenir arbitre ?
Cette idée me trottait dans la tête depuis quelques mois. Et puis quand mon club allait entrer en infraction avec le statut de l’arbitrage, je me suis dit que c’était un signe. La formation a confirmé mes pressentiments. Cette nouvelle façon de voir le football m’a tout de suite passionné.  La performance physique est capitale (car même en cas de coup de fatigue, il faut terminer d’arbitrer le match).  D’autres points sont importants je citerais, la connaissance des règles du jeu (dont beaucoup sont inconnues par les acteurs du football), la mise en place de la pédagogie (il en faut parfois) et les moments conviviaux avec les collègues arbitres (on est bien loti dans le Gers avec la convivialité) sont la base de l’activité d’arbitre. Bref on ne chôme pas quand on est arbitre…
A conseiller aux plus jeunes…

Est-ce que le fait d’être arbitre et président de club change quelque chose par rapport aux autres arbitres ?
Je dirais que cela ne change pas grand-chose car il est indispensable de séparer les 2 fonctions. L’arbitrage nécessite de représenter la fonction, sans faire référence à son club d’appartenance. Lors des moments des stages ou des rencontres avec les collègues, on parle arbitrage un peu et de pleins d’autres choses surtout. Quand on visite les clubs, on peut être reconnu mais l’important est de rester concentré sur son rôle et son futur match. La préparation et la sérénité sont de mise pour essayer de réussir sa partie. Après, bien sûr, un petit échange d’après match sur la situation du club fait toujours plaisir.

Première saison qui s’est déroulée intégralement depuis deux ans, comment s’est-elle passée ? Avait-elle une saveur différente ?
Avec 3 mois en 2020 et 2 mois en 2021, effectivement la saison 2021/2022 ouvrait la porte à pleins de belles échéances. Même si le début de saison a été difficile pour tous (clubs, arbitres, instances..) pour  s’adapter vis-à-vis du Covid, les matchs se sont bien enchaînés. J’ai déjà participé à 32 rencontres ce qui fait une belle dose d’apprentissage, de plaisir et d’échanges. Cependant, mon grand regret restera le contexte difficile de certains matchs et le nombre d’incivilités connus cette saison dans le Gers et ailleurs par bon nombre de mes collègues. Si je pouvais profiter de cet entretien pour faire passer un message ce serait « L’arbitre est un acteur du jeu ». Joueurs, entraîneurs, dirigeants, spectateurs, arbitres, tous devraient œuvrer pour faire de ces matchs de fin de semaine un moment de plaisir partagé. L’enjeu relatif des rencontres, les mois passés « à la maison » devraient aider à ramener le calme et mettre la passion au-dessus de la violence. L’avenir du foot de nos campagnes et la présence d’arbitres sur un maximum de rencontres en dépendent. L’arbitre est avant tout un amoureux du jeu comme tous les autres, au service du jeu. Ne l’oublions pas. Cette nouvelle saison part sur d’excellentes bases, tant sur l’intensité que les bonnes intentions des équipes… de bonne augure pour la suite.

Combien d’années d’arbitrage vous reste-t-il ? 
Question difficile tant mon expérience est récente. Je dirais le maximum possible tant que les jambes et la tête seront au rendez-vous…Je conseillerais donc aux nombreux jeunes qui ont cette idée en tête de se lancer. J’en profite pour souhaiter aux brillants jeunes Gersois Aurélien Fresnel et Loic Belarde, avec qui j’ai eu le plaisir d’arbitrer au creux de l’hiver dernier et Thomas Thorignac, une belle réussite dans la fonction. Ils ont commencé jeune, l’avenir leur appartient.

Pour conclure, êtes-vous satisfait de cette carrière d’arbitre ?
Pour le moment, c’est une magnifique expérience : découverte de la fonction, bonnes expériences terrain, CDA du Gers fantastique avec une présidente sans pareille accompagnée des formateurs Karim, Jonathan et Mohamed au top pour donner envie. Alors espérons une magnifique saison dans Le calme pour tous et surtout, comme mentionné dans chaque stade.  Respectez l’arbitre !

Par Jean-Pierre BONASSIES

Rencontre avec Sandrine REIGNAUD, Présidente du Pôle Arbitrage et de la CDA

A l ‘occasion des Journées Nationales de l’Arbitrage du 18 au 30 octobre 22, nous sommes allés à la rencontre de Sandrine REIGNAUD, Présidente de la Commission Départementale de l ‘Arbitrage (CDA) du District du Gers de Football.  

1/  Que représentent pour vous Sandrine ces journées JNA ? 
Ces JNA représentent pour moi, une reconnaissance de l’investissement et de la passion de tous les arbitres, quel que soit le sport. C’est l’occasion de mettre en avant leur rôle qui n’est pas tous les jours faciles. 

2/ En début de saison, vous avez organisé un stage de préparation physique pour les arbitres. C’est une initiative intéressante et nouvelle. Quel a été le bénéfice ?
Depuis deux ans, nous organisons des stages délocalisés dans les clubs du Gers, sur une journée. Ces stages sont l’occasion de nous retrouver, pour échanger sur les techniques d’arbitrage, les évolutions des lois du jeu. Une des missions de la CDA est de pouvoir évaluer les arbitres pour établir un classement en fin de saison. Cette évaluation porte sur plusieurs points : un test théorique pour juger de leur connaissance des lois du jeu, une ou plusieurs observations en situation de match durant la saison sur les aspects techniques et physiques.

Nous avons constaté au fil des saisons que notre football évolue et que la composante physique est de plus en plus importante. Elle intervient aussi dans la lucidité nécessaire aux décisions de nos arbitres qui doivent être prises en quelques secondes durant les matchs. Il nous paraissait donc important de pouvoir accompagner nos arbitres et les évaluer au travers de cet aspect physique. 

3/ Il convient aujourd’hui de valoriser ces arbitres qui sont sur le pont tous les Week end et qui restent des pères et mères de famille avant tout. Quel est votre sentiment ?
Ce sont effectivement des pères et des mères de famille, mais aussi des joueurs (anciens ou en activité), des dirigeants de club, des amoureux du football, qui jour après jour, accomplissent une mission difficile pour que le football perdure dans notre département. 

Ce sont des passionnés qui donnent de leur temps loin de chez eux. Certains d’entre eux font jusqu’à 45 matchs par saison.

4/ En fin de saison dernière (mai 22), les arbitres de foot ont déposé leur sifflet pour faire entendre leur mécontentement par rapport à des agressions gratuites ? Quelles actions peut-on mettre en place pour éviter ces agressions ?  
Le district a créé une commission de réflexion qui a amené beaucoup d’idées qui sont mises en place petit à petit. Une des approches majeures passera par la communication entre les différents acteurs du Football : joueurs, dirigeants, public et arbitres.  Chacun doit prendre conscience que les autres sont des acteurs importants du jeu. Chacun doit accepter la place de l’autre, en échangeant, en s’acceptant et en se connaissant mieux. 

L’erreur fait partie du football : la tolérance et le respect sont importants entre les joueurs, les entraîneurs et les arbitres. Si on progresse dans cette voie, on réduira les actes d’incivilité. 

5/ Sandrine un mot de conclusion, un message à faire passer.
Je suis fière de l’implication et de la cohésion du groupe des arbitres gersois. Il y a une réelle solidarité qui passe par de la communication, des échanges sur des situations de match pour les analyser et de l’amitié. Comme j’aime à le dire, j’ai vraiment une « équipe » d’arbitres. L’engagement et les valeurs dont ils font preuve chaque week-end est pour moi est une source de motivation pour les accompagner et les soutenir.   

Par Jean-Pierre BONASSIES